Inutile et désuète

Tous des naufragés de la vie,
Nous sommes
Mais d’aucuns plus que d’autres
Il y a ceux qui ont poussé le cri primal
sur le « Bel Espoir »
Et les autres, les plus nombreux
Nés sur le radeau de la « Méduse »
Tout homme/femme est égal(e) à lui-même
Mais rien de plus ni de moins
Lui seul connaît sa richesse
Non ! celle de l’once d’or et autre métal
Mais son vacuum existentiel
Dieu ne va nulle part et nous de l’autre côté
Avec
Nous marchons dans les empreintes
D’un désir inextinguible
Juste pour respirer cet air pur et virginal
Retrouver les hautes cimes de soi-même
Là où le mystère est un don
Et une négation d’un quelconque destin
Surtout, jamais ! se retourner
Tout est après…
Tout est à-venir
Nos mots ne sont que des silences bavards
On n’a rien à dire
Plus rien !
Et pourtant, on le dit et si bien
À la défunte pensée, pure vacuité
D’un demain sans hier
Las de tous ces chemins qui nous mènent
Là où nous sommes déjà et avons toujours été
À la frontière d’un impossible avenir radieux
Nous errons dans les limbes de nos cauchemars
Pour en mieux irradier nos rêves illusoires
On se mire à l’aune de nous-mêmes
L’autre, cet inconnu étant trop éloigné
Pour qu’on lui fasse l’aumône…
Croire ou ne pas croire ?
Mais en quoi ? En qui ?
Pas même, à son ego
La silhouette spéculaire d’un moi
Désordonné et rebelle à quiconque
Et à commencer par soi

JrB, Cayeux-sur-Mer, 26 septembre 2018
 

Nos mots ne sont que des silences bavards