Sous la dent craque quelque rêve sableux
Souvent mes pensées se teintent de ce ciel bleu
Il y a dans le firmament une tache blanche prenant son envol
Ces longues trainées monotones zébrant la conscience
Nous désengluant du sable mouvant de la violence
Jouet abandonné sur une grève lointaine à l’imaginaire frivole
Regard lucide, presque cynique, s’échouant sur l’infini
L’âme comme le corps tout au long des maux s’en sont brunis
Voguant et divaguant sur l’océan de la déraison, le flux
S’évapore à chaque battement d’aile une bouffée de vie
De cette impérative et oubliée tendresse je m’en fais le nervi
L’une recouvrant l’autre miroir de l’astre féminin, le reflux
Ainsi cette conscience sans corps dissoute à l’horizon
De tous les temps de sensibilité en est la déclinaison
En chemin vers le ciel nouveau apparais-je nu
Sans fard ni autre parure que la beauté de ma faiblesse
Face à la mer se ressource toute âme poétesse
Le regard de ce regard à jamais méconnu…
Ensisheim, 11 septembre 1982
Il n'est jamais trop tard pour se barrer.