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La Lucarne de Beaubourg sur Paname

La Lucarne de Beaubourg sur Paname

Il mâche les mots,
les pensées s'y font
Un poète disait : « La pensée se fait dans la bouche »
Il mange les mots,
s'y nourrit
Tout est ici tant insipide,
interdit
Goûter, une fois encor, « le fruit défendu »
S'y rafraîchir la mémoire,
s'y immerger au plus profond de son enfance...
Ne plus penser
Rien !
Dire avec la bouche tout ce qu'on ne vit plus
Le vivre parce qu'on le croit
Boire l'ambroisie de la vie,
c'est déguster l'amour,
Ses fruits...
Ce serait renaître pour enfin ! vivre
Les lèvres sèches de tous les baisers oubliés
La langue avide
Vide de toute les salives mêlées
Plus d'odeurs, toutes se sont éteintes,
ni odorat, oublié en route
Ça sent la vie aseptisée,
expurgée de toute aventure
aventure du rêve
Qui rêve qui ? Qui rêve quoi ?
Un croit que l'amour nous rêve...
Juste une fois, une dernière !
S'arrêter, respirer
Laisser s'échapper tous les espoirs
Tant pis ! Qu'il n'en reste qu’un,
celui qui nous consume,
le mot qui nous enflamme,
qui brûle et tout dévore...
Pensée inflammable,
feu perpétuel
Puis vient ce doux vent de la tiédeur,
un peu de paix
le souffle de la beauté :
celui d'autres lèvres
… rêve...
Qui était-ce ? `
Elles avaient la saveur du miel,
l'esprit en est tout ébloui,
C'est le parfum d'autrefois...

JrB, Ensisheim, 6 novembre 1981
 

Lorsque le concret est absent : on écrit avec des abstractions que l'imagination, elle, incarne, qu'elle phantasme. Aussi l'abstrait devient si concret qu'on en palpe la « réalité » et le miracle de la transformation de la substance se réalise où l'absence se fait… présence.

Le plus acceptable des systèmes est celui de n’en avoir par principe aucun.

Tristan Tzara, Manifeste Dada (1918)

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