Toute parole n’est jamais qu’une profanation
d’un silence inhérent à la pudeur du sentiment
On parle comme on se pare
avec les oripeaux luxueux du mensonge
qui scelle le désir obsédant de détruire
Les beaux atours de la raison
à peine dissimulés sous la bienséance morale
pour feindre tout de même l’honorabilité
et le respect de ce qui se nomme l’amour
mais qui ne demeure que l’envie bruyante
et la passion de nier l’autre pour l’anéantir
Une passion qui respecterait l’objet désiré
ne serait qu’un détour malicieux pour mieux s’approprier
une crasse ignorance de son but et de sa jouissance
Jouir c' est profondément et exclusivement être
C’est nier l’autre dans sa dimension (l)égale
pour lui donner le plaisir de n’être que résolution
d’un moi qui s’abandonne à l’animalité de son instinct
Simple équation physique de l’être
le désir est égal à la somme du plaisir attendu
pour être un tout confondu avec l’absolu
Du verbe aimer qui se complaît avec le verbe exister
JrB, Strasbourg, le 11 août l985
L'homme a créé des dieux ; l'inverse reste à prouver.