Les mots assassinent et nous avec

Les mots sont les passants mystérieux de l'âme. Victor Hugo

Et si notre malaise [national] n’était qu’un état muet
Nous vivons une époque formidable
Et personne, exceptée notre élite, ne le sait
ni n’en a conscience.
Oui ! Le progrès, toujours le progrès et encore lui !
Il va nous sauver.
Demain plus de fioul, plus du nucléaire
La parole politique se suffit à elle-même
Avec le vent de l’illusion qu’elle nous souffle
ça devrait devoir suffire.
Il faut d’urgence !
MM les candidats à la plus haute fonction : urger
Créer un ministère de la Parole
Un ministère qui interdirait au politique
de s’enrichir dans le mensonge
D’arrêter de prendre le Peuple (sic) pour des gogos
« Voter ! et votez bien !!! On s’occupe de tout…»
C’est dire de presque rien, et c’est déjà beaucoup
À quoi bon des politiques et de la politique
Le capitalisme néo-libéral, libéral et conservateur
Et son produit breveté, la finance, s’occupe de tout
des mots, des mots et toujours des mots
Il y a les mots sartriens jusqu’à la nausée
Les poètes maudits sur le « bateau ivre de la nation »
La flamme inextinguible de la verve
Elle s’est éteinte avec la Cinquième (république)
Des fonctionnaires, des banquiers, des énarques
Parfois les trois…
Des nains au pouvoir qui nous infantilisent
Avec des contes (comptes bancaires ?) à dormir assis
La Marseillaise pour réveiller notre lyrisme
Une patrie qui s’abreuve du sang prolétarien
Et des prolétaires qui ne sont plus rien
Chômeur congénital et assidu par affiliation
Tout juste la lie et c’est l’heure de l’hallali
La chasse universelle aux pauvres
La charité
et la commisération de quelques deniers publics
Comme tout viatique
« Circulez, y’a rien à voir ! » clamait le Grand Léo
« Sous les pavés il y avait la plage »
Sous le macadam, ci-gît une démocratie
Exit !

JrB, Bertaucourt-Épourdon, 13 février 2017

Jamais les mots ne manquent aux idées ; ce sont les idées qui manquent aux mots.

Proverbe chinois