Oublie les mots et écoute la musique
Ils sont pour toi ce que tu es pour la physique
Oublie le vieillard qui sommeille
Pour donner libre cours à ta jeunesse
Étouffée et assoiffée par trop de conseils
Et ainsi retrouver d’antan cette liesse
Oublie que tu sais ce que tu as appris
Et sois ce que tu as été naguère
Jamais assez élevé sera le prix
Pour reprendre ce que tu perds
Car nulle quête n’est autre que l’esprit
Infidèle reflet d’un mystérieux repère
Oublie qu’il te faut oublier l’autre face
Jusqu’à ce qu’elle ré-apparaisse elle-même
Embrumées et juvéniles questions de tes volte-face
Là est le chemin clair de ta bohème
Oublie que tu n’es qu’une infime parcelle
Puisque tu es dans le tout individuel
JrB, Strasbourg, 12 octobre 1984
“Comme jouer du violon ou du piano, penser exige une pratique quotidienne.”