Tout juste avant l’après

Le masque et la plume

Mon Dieu (sic) ai-je une âme ?
De l’esprit, peut être ?
Encore n’est-ce point… certain
Croire en soi
Déjà est-ce si évident ?
L’autre en face est plus charnel
Même et plus que tout, il est là
Aussi évanescent soit-il
Il a toujours été là
Et surtout
Jamais le même !
On se l’approprie comme un objet…
Pensant, tel le roseau du poète
Il plie, mais ne rompt pas
Une silhouette éthérée
Tout juste esquissée
Dans la pénombre de l’espoir
Et l’ombre de l’existence
Comme le crépuscule d’un soleil levant
Et notre ultime issue
Retrouver notre enfance
Cette insouciance
Qui n’était que le leurre spéculaire
du bonheur et du malheur
On se vole notre propre existence
Au sérieux, il faut opposer
la transparence de notre ressource vitale
Trop avare d’un laisser-aller
Il nous faut chausser nos semelles de vent
Pour vaquer sur des chemins sans retour
Et sans… avenir
Tout juste un présent
Sans aucun espoir
Ni même ! De désespoir
Le futur est derrière nous
Déjà trop avare,
Nous qui en avons été dispendieux
D’une richesse méconnue
On a erré dans les égouts de la vacuité
Pour se mieux perdre dans l’anonymat
Là où se tapit le « Malin »
Et pas tant que ça !
Nous, avec mes frères de misère
On a tout fait
Pour ne rien faire
Et même pour ça !
Nous n’avons pas su être…
À la hauteur de nos ambitions démesurées
La plume ne vaudra jamais
Ô grand jamais, l’acte
Aujourd’hui, too later
Un dernier frisson
Au p’tit matin
Et une dernière larme
Comme un hommage à soi-même

JrB, Bertaucourt-Épourdon, 30 novembre 2019