À tout-va

Toujours, aussi loin qu’il me souvienne
J’ai erré sur les chemins d’une jeunesse indéfinie
Il demeure en moi, plus de gamin que d’adulte
Enfant « terrible », mais pas tant !
Dilettante vagabond d’un avenir en marge
Depuis l’école buissonnière, dont je fus adepte
Jusqu’à l’aventure d’un adulte inaccompli
d’une vie désordonnée et bouillonnante
Par monts et par vaux
Sur les chemins urbains parallèles
Là où se meuvent les noirs desseins
Les égouts de la pensée quand tu oublies de rêver
Et mes pas me menaient souvent plus loin
Jusqu’à la frontière de l’indicible
Avec un aller sans retour
Un passeport périmé pour l’avenir
J’ai choisi (sic) le présent immédiat
Et j’ai joué à la roulette russe
Parce que c’est la seule que je connaissais
et sans autre issue
J’ai déambulé sur les méandres
d’une enfance erronée à la médiocrité spéculaire
Cent fois et sans loi autre que la survie
Je n’ai jamais bu le calice,
Mais j’ai encore en bouche le goût de la… lie
Ivre du sirop de la rue
Avec des chaussures aux semelles de bitumes
J’ai marché jusqu’à plus soif
Dans des bistros ringards de nos désespoirs
Et chaque fois, juste là et un peu plus loin
L’ombre de soi-même en cauchemar
Mon Dieu ! Qui n’existe pas…
Surtout oublie-moi
De mon côté, c’est déjà fait
Parce que je ne pourrais ô grand jamais
Trouver la voie céleste des sages
Et c’est sans regret sans remords
Et avec une fausse humilité
Que comme le chantait la Môme Piaf
« Non ! Je ne regrette rien » ou… presque

JrB, Cayeux-sur-Mer, le 6 juillet 2018