À vau l’eau

Auprès de "mon" arbre...

La plume se délite
et le cœur bat
au rythme des tambours urbains
La campagne se meurt
et nous avec
Les écritures sacrées deviennent immatures
La parole se fait muette
trop longtemps d’avoir été bavarde
La pie chante et nous pleurons
Les blés ne poussent plus
ils sont normalisés
et garantis pur OGM
La vie aussi est garantie …
génétiquement modérée, parce que modifiée
Les coquelicots ont oublié leur gentillesse
L’orge se fait aigre
et les foins nous enrhument
Nous vivons un monde qui n’est plus
Ni tout à fait ni à venir
Demain est déjà hier
Le temps ne passe plus,
il se meurt et nous consomme
et nous nous consumons
en restreignant l’avenir
l’horizon vital se déchire
de la couleur azurée de nos désespoirs
Loque humaine et vaine
Brûlant la chandelle par le milieu
La mèche s’éteint pas les deux bouts
Le début de la fin et vice et versa
Nous croyons, feignons d’être encore là
Alors que déjà, on est là-bas
Un pays que dis-je ?
Un univers ! Inhumain
Même Le dormeur du val…
va à vau l’eau

JrB, Bertaucourt-Épourdon, 15 décembre 2018